Bankolé Boladji

Le travail des enfants, une autre réalité au Bénin

En passant plus de deux semaines dans une commune du centre du Bénin, à l’entrée comme à la sortie de la commune, le constat est le même. Les enfants travaillent non comme pas des enfants, mais comme des adultes.

Les enfants âgés de sept à dix ans au lieu d’être à l’école se retrouvent dans des ateliers de soudure, de couture, de menuiserie  ou dans les champs ou encore dans les lieux de vente. Ils manipulent les mortiers comme des experts et sont champions dans les travaux domestiques.

Travail-des-enfants
Le travail des enfants
Source: www.nouvellesmutations.com

Je les ai rencontrés dans le Bénin profond dans les marchés avec des paniers sur la tête en train de vendre. Ils sont les locataires des étagères ou en train d’apprendre comment vendre à côté des étagères. Des enfants qui ne connaissent pas le chemin des écoles et qui feront comme leurs parents. Ces pères qui épousent deux à cinq femmes et qui ne connaissent pas le nom de leurs enfants et qui ne peuvent pas assumer leurs responsabilités. Ces parents qui ne savent pas que l’acte de naissance est une pièce qui joue un rôle très important dans la vie d’un enfant.

Certaines organisations non gouvernementales sont plus préoccupées par les primes, les per diem et les frais de fonctionnement que par la lutte contre le travail des enfants. Les enfants qui travaillent ne sont pas forcément dans les villes, mais dans les zones enclavées et il faut des heures et des heures avant de les voir.

C’est une occasion d’interpeller les autorités à divers niveaux, de repenser la lutte contre le travail au Bénin, car l’enfant qui travaille est dans les zones reculées pas dans les villes.

Inutile de rappeler les textes protégeant les enfants au Bénin puisque les textes existent, mais le suivi de l’application de ces textes font parfois défaut même si  L’Unicef  est engagée contre le travail des enfants au Bénin

 


Béninois, il est temps de travailler et cessons de polémiquer

Depuis fort longtemps, les béninois ne font que parler de tout et de rien. Cela fait près de six mois on parle de révision de la constitution de 11 décembre 1991, de l’affaire Talon-YAYI et bien d’autres encore. L’objectivité  a déserté le forum. Et chaque politicien utilise la partie qui l’arrange pour s’adresser à son peuple (ceux qui l’écoutent).

Dans ce débat presque de monologue, les défis de développement qui nous attendent  sont énormes et mérite qu’on pense ou réfléchit maintenant. L’éducation, le transport, l’insertion ou la promotion des jeunes et la communication sont des défis immédiats qui faut relever.

Au 21ème  siècle les élèves, les écoliers  continuent de faire des cours dans des apatam, sous les arbres et sont exposés à toutes les intempéries (vent, pluie, chaleur)  de la nature. Ceci doit donner de l’insomnie à nos hommes politiques toutes tendances confondues.

L’état des routes doivent nous préoccuper mais si des efforts sont et continuent d’être faits dans ce sens. En connaissant d’où venait Rwandais avec son génocide, nous, béninois, ne peuvent pas se comparer à eux. La ville comme Kigali en matière de route n’est pas d’égale avec n’importe quelle ville du Benin.

Il est temps de travailler maintenant puisse que nous sommes classés parmi les pays les plus pauvres de la planète. Ceci doit être le souci de chaque citoyen. Nous ne devons pas attendre de notre pays mais nous devons apporter quelques de plus à la construction de notre pays.

Depuis des années où nous faisons la guerre de personne, les débats de personnes et que nous versons dans la passion qu’est-ce que cela nous a-t-il apporté dans ce pays ? La division entre les fils du même pays, de la même région, de la même localité de notre pays. Les mouvances  pensent et croient que le pouvoir est éternel tandis que les opposants se sentent marginalisés. Et on assiste à un débat de sous et de fou.

Au moment où nous faisons de la politique du fou, les autres pays même enclavés pensent le développement de leur pays et construisent leur pays ? Le cas du Rwandais est très frappant en matière du niveau de développement.

 Jean Philbert Nsengimana , The Minister of Youth and Information Communication Technology (ICT), of Rwanda
Jean Philbert Nsengimana , The Minister of Youth and Information Communication Technology (ICT), of Rwanda
Dans les orientations politiques, l’état Rwandais  a fait l’option de créer 20000 emplois de jeunes grâce aux Tics et l’agriculture. Les facilités sont données aux jeunes de créer, d’inventer et d’innover en application des Tics dans l’agriculture par exemple. L’Etat se charge lui-même de faire la promotion de ses jeunes à  n’importe quelle occasion. L’exemple palpable de promotion de la jeunesse rwandaise est la compétition Hackathon  organisée au cours de la conférence internationale ICT4Ag, le tremplin digitale de l’agriculture inclusive tenue le 4 au 8 novembre 2013 à Kigali .Mais où en somme nous au Benin ? Quelles sont nos politiques de la promotion jeunesse à l’interne et externe ?Parlons même de la propreté de nos villes économiques. Je ne vais décrire, par respect pour mon pays, l’état de nos villes, Cotonou, Porto Novo et Parakou mais je vais nous exhorter à s’inspirer des politiques des autres pays comme le Rwanda pour maintenir nos villes propres et  attractives. Les travaux communautaires de nettoyage sont nécessaires dans ce sens. Le Béninois doit cultiver la culture du Bénévolat. Il va du développement de notre pays.

source photo: https://ow.ly/qJ30l


Le mouvement Mercredi rouge au Bénin : les tenants et les aboutissants

Depuis la fin du régime marxiste-léniniste en 1989, le Bénin possède une image très forte de pays démocratique dans toute l’Afrique subsaharienne, le pays est en effet un des pionniers du multipartisme africain.
L’un des sujets de l’actualité depuis le mois de juin 2013 au Bénin est la révision de la Constitution. De l’objectivité à la subjectivité, de la passion au réalisme, le sujet passionne et chacun y va de son côté dans un dialogue de sourds.
Pour protester contre la révision de la Constitution jugée « opportuniste » par certaines organisations de la société civile, en l’occurrence Alternative citoyen, des syndicalistes, des membres de l’opposition  ont initié un mouvement Mercredi rouge. Il s’agit de quoi en réalité ? Pour suivre le mouvement, il faut ajouter du « rouge » à son habillement. Une chemise, un T-shirt, un foulard, une casquette… Tout est autorisé. L’essentiel est d’afficher sa position contre le régime de la terreur, des scandalesPhoto des manifestantes du mouvement mercredi rouge et du passage en force. « Mercredi rouge » est un nouveau concept qui donne la possibilité aux citoyens qui sont contre la révision, de s’afficher, de s’organiser et d’aller contre les griots « révisionnistes ». Le rouge est avant tout symbole du courage, c’est l’une des couleurs présentes sur le drapeau du Bénin. C’est davantage la couleur de la colère, une façon de dénoncer un régime qui s’accroche au pouvoir et qui tente de berner sa population.
Les mots d’ordre  de ce mouvement  se résument en quelques slogans:
• NON à la révision opportuniste de notre Constitution ;
• NON à l’inféodation des institutions de l’État ;
• NON à la confiscation des organes de presse publics ;
• NON à un seul homme qui se tient en travers des décisions de Justice ;
• NON à l’ensevelissement des crimes de toutes natures ;
• NON au régionalisme, au tribalisme et au népotisme ;

Loin d’être un simple mouvement de protestation, ce mouvement est devenu un bec noir pour les autorités locales et centrales qui le perçoivent comme un trouble à l’ordre public. Des arrestations des membres dans plusieurs communes, présentés aux procureurs de la République et puis relâchés, des assignations à domicile des organisateurs pendant la fête de l’indépendance, des interdictions de marches pacifiques, voilà les moyens trouvés pour le gouvernement en place pour étouffer le mouvement.
Mieux, plusieurs actes ont été posés pour discréditer le mouvement.

Ainsi le magasine Jeune Afrique no 2746 du 25 au 31 août 2013 révèle que « La création soudaine au Bénin du Mercredi rouge, farouchement hostile au projet de réforme  de la Constitution, ne doit rien au hasard. L’un de ses principaux dirigeants, Joseph Djogbenou, n’est autre que l’avocat de Talon, l’homme d’affaires poursuivi pour tentative d’empoisonnement contre le chef de l’Etat, Boni Yayi, en octobre 2012. Pour le pouvoir, le scénario brandi par le Mercredi rouge – la réforme  de la Constitution permettrait au président (lequel effectue, aux termes de l’actuelle Loi fondamentale, son second et dernier mandat) de se représenter en 2016 en passant à une nouvelle République – est un écran de fumée. La raison réelle de cette opposition concerne plutôt l’une des dispositions de la réforme : l’imprescriptibilité des crimes économiques. Or, Patrice Talon est également visé par sept plaintes économiques, notamment dans le secteur du coton et sur le programme de vérification des importations (PVI) au port de Cotonou.» En d’autres termes, c’est Patrice Talon qui est l’investigateur de ce mouvement. Voilà en  quelques lignes la perception des défenseurs du régime en place au Bénin du mouvement Mercredi rouge.
Mais quelles sont en réalité les raisons qui justifient la révision de la Constitution béninoise ?
Les raisons, selon le gouvernement béninois, qui ont nécessité la démarche de la révision de notre loi fondamentale restent toujours d’actualité et visent à asseoir dans notre nation l’Etat de droit et une •démocratie renforcée sur des bases saines et solides pour un développement économique durable de notre pays. Il s’agit de :

• la création et  la constitutionnalisation de la Cour des comptes;

• la constitutionnalisation de la Commission autonome électorale nationale ;

• l’imprescriptibilité des crimes économiques dans le cadre de la moralisation de la vie publique et de la lutte contre la corruption engagée dans notre pays depuis avril 2006.

Par ailleurs certains points jugés « cardinaux et intouchables » par la Conférence nationale des forces vives de la nation de février 1990 et considérés comme le socle de notre Constitution sont maintenus dans le projet de la révision de la révision. Il s’agit de : l’état de droit, la démocratie libérale; la forme républicaine de l’Etat; le multipartisme intégral; la nature présidentielle du régime; la limitation du mandat du président de la République; l’âge des candidats à l’élection du président de la République. Face à ces arguments du gouvernement, les antirévisionnistes estiment que les raisons évoquées par le gouvernement ne tiennent pas. En ce sens que la Commission électorale nationale autonome (Céna) est déjà permanente et est contenue dans la loi électorale votée par le Parlement. Aussi l’imprescriptibilité des crimes économiques est contenue dans la loi portant lutte contre la corruption en République du Bénin. Quant au troisième argument, la création et  la constitutionnalisation de la Cour des comptes, un amendement à la Constitution suffit. Ils estiment que les raisons de la révision sont ailleurs : réviser la Constitution pour briguer un nouveau mandat en 2016. Ce que nie le gouvernement, car le chef de l’Etat n’a pas cessé de proclamer sa bonne foi. Partout il passe, devant le Pape Benoît XVI, devant le président Obama, devant le secrétaire des Nations unies et bien d’autres éminentes personnalités.
Pa ailleurs, les antirévisionnistes n’ont pas confiance aux propos du gouvernement puisque ce dernier ne tient jamais sa parole selon eux. Les deux camps entretiennent un dialogue de sourds . Du mouvement Mercredi rouge pour les antirévisionnistes aux mouvements Lundi vert et Vendredi blanc pour les révisionnistes, le peuple a faim et attend qu’on lui donne à manger. Nous n’avons qu’une seule envie, que les uns et les autres s’assoient et discutent, car le pays appartient à nous.

A suivre dans l’article suivant : mouvement Mercredi rouge : du bruit vers l’invisibilité

source photo: https://infobenin.over-blog.com